Rencontres
de Cargese : espace / et temps
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Cargese 2001
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Centre National de la Recherche Scientifique,
Université de Corte
Université de Nice-Sophia Antipolis
Institut d’Études Scientifiques de Cargèse
F-20130 CARGÈSE
Téléphone : 04 95 26 80
40
Télécopie : 04 95 26 80 45
http://www.iesc.univ-corse.fr/
Cargese 2001 :
L'espace physique, entre
mathématiques
et philosophie
(du 29 janvier au 4 février 2001), directeur Marc
Lachièze-Rey
Les rencontres de Cargese ont été un grand
succès,
notamment par le fait des échanges fructueux et souvent
passionnés
entre philosophes, épistémologues et physiciens,
par
la richesse et la profondeur des différents thèmes
abordés,
à la fois des points de vue épistémologique,
physique
et mathématique. Je soulignerai particulièrement les
suivants
:
- La notion d'espace physique en physique quantique.
- La notion d'espace physique en physique relativiste. Le
problème
principal provient du fait que l’arène de la relativité
est
l’espace-temps plutôt que l’espace.
- Le problème de la localisation spatiale, pour ces deux
théories.
- La notion de référentiel en mécanique classique,
en relativité et en physique quantique : son lien avec la
notion d’espace ; comment les définir ?
- Les symétries de l’espace et de l’espace-temps. Les
symétries
étant naturellement exprimées par des groupes, on a
étudié
les liens entre espace et théorie des groupes, ainsi que le
rôle
de cette dernière dans les physiques relativiste et quantique,
en
particulier pour les théories de jauge.
- Les notions de vide et de matière
- Les nouvelles conceptions de l’espace et de l’espace-temps dans les
théories de physique contemporaine (théorie des cordes,
gravité
quantique, cosmologie quantique).
- Les aspects énergico-temporel de l'espace perceptif visuel
Quelques aspects plus mathématiques ont néanmoins
concerné
l’ensemble des participants :
- Les liens entre algèbre, topologie, et géométrie
- L’usage des nouveaux concepts géométriques
(géométrie
non commutative, topologie algébrique, espaces fibrés,
topos
,...) en physique
- La pertinence de la géométrie complexe (physique
quantique,
spineurs, twisteurs,...)
De nombreuses communications et discussions ont été
consacrées
aux aspects plus philosophique et historiques de l’espace chez Newton,
Descartes, Kant, Poincaré, Einstein, Piaget,...
Lundi 29 janvier
o Introduction (Marc Lachièze-Rey)
o M. Paty : L'espace physique vu du monde quantique. Une approche
épistémologique
o C. Comte : Espace et référentiels physiques
o Jean-Paul Longavesne (Université Paris XI - Orsay) :
Aspects
énergico-temporel de l'espace perceptif visuel
o Jean-Michel Besnier : L’espace dans la critique de la Raison Pure
(Kant)
o Jean-Marc Lévy-Leblond (univ. De Nice) : Structure
spatio-temporelle
et principes de symétrie
Mardi 30 janvier
o Pascal Nouvel (Université Paris 7) : Dira-t-on bientôt "
l’épistémologie nouvelle est arrivée " ?
o Jean-Marie Souriau (CPT Marseille) : Les groupes comme
universaux
o E. Klein : L’idée de Matière
o J. J. Sczeciniarz
o C. Vilain : Les conceptions spatiales de Poincaré à
l'épreuve de l'histoire classique
Mercredi 31 janvier
o Joseph Kouneiher (IHP, C.E. Saclay) : Le concept d’espace en
théorie
des cordes et en gravité quantique
o M. Lachièze-Rey : Vers la cosmologie quantique
Jeudi 1er février
o L. Boi (IHESS) : Géométrie de l'espace-temps et
théories
de jauge
o Mario Novello (Rio de Janeiro) : La géometrie de
l’espace-temps"
o Sylvain Fautrat (Univ. Marne La Vallée) :
Considérations
sur l’idée de l’espace à partir d’un modèle
épistémologique
o Jacques Renaud (Université Paris 7)
o J. P. Gazeau : Quel(s) sens donner à la localisation spatiale
en delà de la mécanique quantique galiléenne ?
o Serge Reynaud (ENS, Paris) : Représentation algébrique
de la position et du mouvement d'un électron quantique
relativiste
Vendredi 2 février
o Edgard Elbaz (Univ. de Lyon)
o J. J. Sczeciniarz : Géométrie complexe
o Joseph Kouneiher (IHP, C.E. Saclay) : Développement du concept
d’espace : topos et espace physique
o M. Lachièze-Rey : Comment définir l’espace dans
l’espace-temps
?
Cargese 2002 : ESPACE
ET
PHYSIQUE
directeur Marc Lachièze-Rey
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La physique contemporaine remet en cause la notion d’espace.
Celle-ci
a d’ailleurs toujours posé problème, et les nouvelles
conceptions
en rappellent souvent d’autres, plus antiques. Au minimum, ces
dernières
fournissent de très pertinents critères de comparaison.
Dans cet esprit, Jean-Jacques Szczeciniarz a évoqué la
théorie des lieux d’Aristote, et sa possible actualité.
De
la même manière, Michel Blay a rappelé
l’introduction
et les implications de la notion d’espace absolu, à
l’époque
de Newton. Christiane Vilain, à propos de la rotondité de
la Terre, a abordé les mêmes questions.
Un des problèmes actuels est de faire coexister nos notions
d’espace
avec les conceptions quantiques. La première originalité
de la physique quantique consiste à introduire une nouvelle
géométrie,
sous la forme de l’espace de Hilbert, dont Jean-Marc
Lévy-Leblond
nous a présenté la " conquête ".
Une manière d’interpréter, et même de construire
les théories quantiques consiste à invoquer les notions
d’analycité
en théorie quantique des champs. D’une certaine manière,
cela revient à considérer que le cadre pour la physique
quantique
se constitue d’un espace complexe plutôt que réel. Pour
cette
raison, Jacques Bros a présenté en détails
la
notion d'analyticité et ses divers aspects physiques en
théorie
quantique des champs. Et Jean-Jacques Szczeciniarz a introduit quelques
aspects de la géométrie complexe, en liaison avec la
notion
de twisteur.
L’analyse des implications de la physique quantique sur la notion
d’espace
fait apparaître le caractère problématique de la
notion
de point. C’est pourquoi la plupart des nouvelles théories
physiques
(et déjà, d’une certaine manière, la physique
quantique)
impliquent une géométrie dépourvue de cette
notion.
Une manière d’aborder ce point de vue réside dans la
géométrie
non commutative, dont les aspects fondamentaux ont été
présentés
par John Madore.
Christophe Salini nous a montré comment la
décohérence,
nouvelle vision de la physique quantique, rend caduque
l’interprétation
de Copenhague, et renouvelle la manière d’aborder les notions
liées
à l’espace. D’un point de vue complémentaire, Marc ?
Thierry
Jaekel a montré comment la manière de concevoir
l’Espace-temps
en physique quantique repose sur les questions de localisation.
Toujours
en physique quantique, Claude Comte a pu insister sur l’analyse de la
notion
de référentiel, et ses liens avec l’espace.
La problématique des liens entre physique quantique et
espace suggère de revoir la définition même de ce
que
l’on qualifie de quantification. Dans cet esprit, Jean Pierre
Gazeau
a exposé une méthode de quantification basée sur
les
" états cohérents ". A sa suite, Marc
Lachièze-Rey
a analysé la géométrie qui en résultait, et
montré qu’elle débouchait naturellement sur une
géométrie
non commutative.
En ce qui concerne la démarche relativiste, sa
première
originalité consiste à réunir espace et temps pour
former l’espace-temps. Michel Paty a rappelé, en historien et en
épistémologue, les détails de l’invention,
et
les origines de cette démarche. Patrick Iglesias nous a
présenté
l’espace des géodésiques des variétés
lorentziennes,
une géométrie mal connue pourtant essentielle en
relativité
générale. Malgré l’originalité de la
démarche
relativiste et de sa géométrie, il est toujours possible,
d’une certaine manière, de l’aborder d’un point de vue
newtonien.
C’est ce que nous a montré Michel Mizony.
Cette géométrie s’applique évidemment en premier
lieu à la cosmologie. Dans cet esprit, Eric Huguet nous a
présenté la notion de défauts topologiques ; Edgar
Gunzig la cosmologie du champ scalaire. Roland Triay a abordé le
sujet de la "naissance de l'univers", en tentant de faire un sort
à
quelques idées fausses qui subsistent hélas dans la
communauté
cosmologique.
Si les questions d’espace et d’espace-temps posent problème
en
relativité générale et en physique quantique,
séparément,
les problèmes sont amplifiés dès que l’on tente
une
synthèse des deux approches. Une première
difficulté
se présente si l’on cherche à effectuer une
quantification
en espace-temps courbe ; le plus simplement dans ceux de de Sitter et
anti-de
Sitter. M. Lachièze-Rey a rappelé la
géométrie
de ces espaces-temps. Tarik Garidi et Ugo Moschella ont monté
comment
on pouvait y aborder la construction d’une théorie des champs.
Une grande partie des approches mentionnées, aussi bien du
point
de vue quantique que du point de vue relativiste, font
intervenir
la théorie des groupes comme outil fondamental. Jean-Marie
Souriau
a pu insister sur le caractère fondamental de cette notion dans
son exposé " Les Groupes comme Universaux ".
LUNDI
o Introduction (M. Lachièze-Rey)
o Jean-Jacques Szczeciniarz : Aristote : les lieux
o Michel Blay : La notion d’espace absolu - 1
o M. Lachièze-Rey : Voyages dans les espaces-temps De
Sitter et anti De Sitter
o Garidi Tarik : Quantification dans l’espace de De Sitter
o Jacques Bros : L'analyticité et ses divers aspects
physiques
en théorie quantique des champs ?1
o John Madore : Introduction a la Géométrie non
commutative
-1
MARDI
o Michel Blay : La notion d’espace absolu -2
o Michel Paty : Invention et origines de la quatrième
dimension de l'espace-temps
o Jean-Jacques Szczeciniarz : Géométrie complexe
o Jacques Bros : L'analyticité et ses divers aspects
physiques
en théorie quantique des champs -2
o Claude Comte : Espaces et référentiels (aspect
quantique)
o John Madore : Introduction a la Géométrie non
commutative
-2
MERCREDI
o Christiane Vilain : La Terre est-elle ronde ou est-ce une
convention
?
o Marc - Thierry Jaekel : Espace-temps physique et localisation
o Michel Mizony : Sur l'équivalence entre les cosmologies
newtonienne
et einsteinienne
o John Madore : Introduction a la Géométrie non
commutative
- 3
JEUDI
o Ugo Moschella : Théorie des champs sur de Sitter (et
anti-)
et applications
o Eric Huguet : Défauts topologiques
o Edgar Gunzig : Cosmologie du champ scalaire
o Jean-Marc Lévy-Leblond : La conquête de l'espace
… de Hilbert
o Patrick Iglesias : Espace des géodésiques des
variétés
lorentziennes
o John Madore : Introduction a la Géométrie non
commutative
4
VENDREDI
o Christophe Salini : Introduction a la théorie de la
décoherence".
o Roland Triay : Discussion sur la "naissance de l'univers".
o Jean-Marie Souriau : Les Groupes comme Universaux
o Jean Pierre Gazeau : Etats cohérents et quantifications
o Marc Lachièze-Rey : Quantification et
géométrie
non commutative
Cargese 2003 :
Le temps à la lumière de
l'espace
(du 10 au 15 mars 2003), directeur Marc
Lachièze-Rey
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Ces rencontres seront consacrées a la nature du temps, dans
ce qui concerne ses rapports à l'espace. On recherchera d'abord
ce qui rassemble les deux notions, et qui justifie la
géométrisation
du temps. On tentera de discerner ce qui les distingue, en
dégageant
notamment de la manière la plus claire possible la notion de
flèche
du temps.
On s'intéressera à leurs rapports, c'est-à-dire
à la cinématique, et à la manière dont elle
mène à l'introduction de l'espace-temps. Enfin, on
explorera
les pistes proposées aujourd'hui pour une vision de l'univers
dépourvue
de définition du temps ; en particulier celles qu
Cargese 2004 :
Causality and time
(du 16 au 21 février 2004), directeur Marc
Lachièze-Rey
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Programme
• Mizony
Formes locales d’une
métrique d’univers
• Moschella
Fluide de Chaplygin et constante
cosmologique
• Huguet
Quantification
dans l’espace de Krein avec interaction
• Jacques Bros
Historique de la causalité physique
• Luciano Boi
Statut du temps dans la théorie des
systèmes dynamiques
• M. Paty :
Causalité et
déterminisme
• Marc Lachièze-Rey Entropie des trous noirs
• R. Hervé :
Décohérence par les ondes gravitationnelles
• Jean-Jacques Szczeciniarz
Twisteurs
• Joël Merker
Cartan et la Géométrie riemannienne
• Henriksen
Dynamique relativiste
Rapport CARGESE 2004 : Temps et
Causalité
Les deux notions de Temps et de Causalité sont essentielles en
physique et, plus généralement, dans toute vision du
monde. Au cours de ce colloque, nous avons tenté de les
approcher, d’une branche à l’autre de la physique, et de
différents points de vue philosophiques et
épistémologiques.
Les présentations et les discussions concernent les
manières dont temps, causalité,
déterminisme opèrent dans chaque branche de la
physique, établies ou spéculatives (physique
quantique et théorie quantique des champs,
relativité, systèmes dynamiques, gravité
quantique…); ainsi que la proposition de nouvelles approches.
Michel Paty présente, sur un mode historique, une mise au point
philosophique et épistémologique des deux
notions de causalité et de déterminisme, et de
leurs liens, dans les théories physiques, classiques et
quantiques. Comment les distinguer ? Peut-on considérer que
l’une dérive de l’autre, et comment ?
Jacques Bros présente une analyse (en grande partie
historique) de la causalité physique. Cette notion est
présente dans toutes les théories passées et
présentes. Il s’intéresse plus particulièrement
à la causalité en théorie quantique des champs, et
à son traitement mathématique, notamment ses liens avec
l’analyticité des fonctions de corrélation.
Quels sont les statuts du temps et de la causalité en
relativité générale ? Notamment vis à vis
de la covariance ? Conduisent-ils à la disparition du
temps ?
Comment le concilier avec une approche dynamique de cette
théorie ? Comment ce problème intervient-il dans
les entreprises de quantification de la gravité ?
Comment sont implantées les notions de temps et de
causalité dans les théories quantiques, en
premier lieu dans la théorie quantique des champs : relations
algébriques (commutation), analyticité de certaines
fonctions, invariances sous certains groupes (ou semi-groupes).
À titre d’illustration, ont été examinés
les cas des espace-temps de de Sitter et anti- de Sitter. Ceci a
conduit à étudier en détail les différents
types de quantifications (canonique, géométrique, par
états cohérents) et leurs significations
épistémologiques précises.
Le groupe conforme intervient apparemment dans toutes les
théories et les approches citées. Nous avons
examiné son rôle et sa signification. Il pourrait
être la clé pour une synthèse entre toutes les
théories ; et avec d’autres approches (états
cohérents, twisteurs et transformations de
Penrose, géométrie non commutative…)
Plusieurs discussions se sont focalisées autour de
l’espace-temps de de Sitter (le plus simple au-delà de celui de
Minkowski). Bien qu’à symétrie maximale, il ne
présente pas de vecteur de Killing temporel, ce qui remet en
cause la plupart des notions habituelles : temps,
fréquence et modes propres ;
causalité et déterminisme ; énergie et
masse…
Par ailleurs cet espace-temps représente en quelque sorte
l’état du vide en présence de constante cosmologique. Vu
les résultats récents, son étude est
particulièrement actuelle. En particulier, il est important
d’étudier la quantification au sein de cet espace-temps.
Michel Mizony (collab. avec Lachièze-Rey) met en relief le
rôle de l’espace-temps de de Sitter. Il présente une
méthode permettant (dans le cadre de la relativité
générale) d’évaluer les effets cosmologiques
dans un problème local, à l’aide d’un
développement limité. Cette forme locale de la
métrique rend compte à la fois des effets locaux (ordre
Newtonien) et des effets cosmologiques. Ceci s’applique au
Système Solaire, aux galaxies, aux amas de galaxies.
L’approximation de l’espace-temps cosmologique correspond
précisément au modèle de de Sitter.
Ugo Moschella propose une solution élégante
de la constante cosmologique : elle serait due à
l’existence d’un « fluide de Chaplygin » remplissant
l’Univers. Moschella montre comment ceci résout le
problème de la constante cosmologique (et peut-être
aussi la question de la matière noire), et comment l’existence
d’un tel fluide peut résulter de certaines versions de
théories des cordes.
Si l’on retient la validité de l’espace-temps de de Sitter,
alors se pose la question de la quantification. Pour
résoudre ce problème, Eric Huguet et ses collaborateurs
se sont intéressés aux problèmes
généraux de quantification, et plus
particulièrement aux questions de causalité, de
symétrie temporelle, de covariance, d’énergie du vide.
Ils proposent une modification des méthodes de quantification :
remplacer l’espace de Hilbert par une variante appelée
espace de Krein. Ce nouveau cadre permet de résoudre
certains problèmes présents dans la quantification
ordinaire.
Luciano Boi retrace un historique sur les statuts du temps
et de la causalité dans la théorie des systèmes
dynamiques ; il aborde la situation actuelle.
Le statut de la causalité (notion cruciale en relativité
générale) dans les tentatives de quantification de la
relativité générale se pose avec acuité. On
peut l’illustrer à propos de la question des trous noirs. La
présentation de Marc Lachièze-Rey s’intéresse
à l’évaporation des trous noirs : elle pose
des problèmes d’entropie, de causalité,
d’information, d’unitarité ... dont la solution pourrait
venir d’une quantification de la gravitation. L’approche de
gravité quantique (réseaux de spins) et la manière
dont elle traite cette question sont ainsi présentées.
Rémi Hervé nous présente un travail
récent (collaboration avec Serge Reynaud) qui traite d’une
interaction spécifique entre systèmes quantiques et
gravitation : la décohérence par les ondes
gravitationnelles. Comment un effet purement gravitationnel peut-il
interagit avec un système quantique ? L’analyse est
appliquée à des cas concrets de physique spatiale.
Jean-Jacques Szczeciniarz présente certains aspects de la
théorie des twisteurs. Ils donnent une importance
particulière à la causalité, traitée d’un
point de vue fondamental, à l’aide d’un formalisme
mathématique fondé sur la théorie des groupes,
l’analycité et des notions topologiques (transformations de
Penrose, spineurs, cohomologies…).
L’analyse très poussée de géométrie
riemannienne, présentée par Joël Merker, est
liée aux questions de classification des variétés
et de l’invariance sous les difféomorphismes. Elle s’applique
très directement à la relativité
générale, et aux possibilités de quantifier cette
théorie.
Richard Henriksen présente des analyses dynamiques
d’instabilité gravitationnelles dans le cadre de la
relativité générale.
Cargese 2005 :
Espace, temps, dimensions
supplémentaires
(du 28 février au 5 mars 2005), directeur Marc
Lachièze-Rey
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• Bien qu’à 4 dimensions, l’espace-temps de de Sitter fait
d’une certaine manière intervenir des dimensions
supplémentaires de manière cachée.
Son groupe de symétries, le groupe de de Sitter SO(1,4), est en
effet la généralisation à 5 dimensions du groupe
de Lorentz SO(1,3) s’appliquant à l’espace-temps (4 dimensions).
Jacques Renaud nous a présenté une méthode
originale pour quantifier la cinématique des particules de masse
nulle dans l’espace-temps de de Sitter. Elle invoque un plongement
naturel de de Sitter dans un « espace-temps » à 6
dimensions, sur lequel agissent naturellement le groupe de de
Sitter et le groupe conforme. Il apparaît ici avantageux de
travailler à 6 dimensions plutôt qu’à 4.
• Eric Huguet nous a présenté la méthode BRST
appliquée à un système dynamique avec contrainte,
avec l’apparition de ghosts.
• Antoine Folacci nous a exposé les méthodes de
régularisation en théorie quantique des champs (en
espace-temps courbe). Il a pu mettre en évidence la distinction
entre quantités d’origines géométriques, et celles
d’origine « substantielle ». Ceci éclaire la
question du vide, et montre l’impossibilité de définir
proprement une « énergie du vide ».
• La complexification de l’espace-temps, qui double les dimensions, a
l’intérêt de faire apparaître naturellement des
quantités et des relations mathématiques de grande
pertinence physique. Marc Lachièze-Rey a proposé une
analyse de l’espace et de l’espace-temps en termes de
géométrie complexe et de spineurs, débouchant sur
les twisteurs.
• Michel Mizony souligne l’intérêt d’une
métrique particulière pour aborder la cosmologie d’une
part, et les solutions à symétrie sphérique (type
Schawarzschild) d’autre part. Cette métrique était
« inédite » à cause de la présence de
termes croisés. Mizony montre son intérêt,
notamment son caractère inertiel.
• Jean-Jacques Szczeciniarz présente comment les
méthodes de désingularisation opèrent en faisant
appel à des dimensions supplémentaires (souvent de nature
projectives).
• Jean-Pierre Gazeau a présenté de nouvelles
perspectives pour quantifier la gravité. Il s’agit d’appliquer
la méthode de quantification par états cohérents
à l’espace lui-même. Cela rejoint approches de types
gravité en boucles et réseaux de spin (travaux d’Ashtekar
et al.). Il en découle de nouvelles perspectives pour aborder
ces travaux.
Cargese 2007 :
Temps et irréversibilité
du 16 au 20 avril 2007, directeur Marc
Lachièze-Rey
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Programme
••• LUNDI
• Jean-Jacques Szczeciniarz L'histoire
philosophique de l'irréversibilité:
Quelques examens conceptuels et un exposé bref aussi sur
Equations de Maxwell
• Claude Grignon
Temps et
causalité dans les sciences historiques
Par sciences historiques, on entend toutes celles qui expliquent, au
moins pour une part, par rétrodiction, en reconstituant
«ce qui s’est passé» dans l’ordre de
réalité qui les intéresse. La notion
d’irréversibilité associe étroitement
l’idée de causalité et l’idée de temps; elle
invite à comparer les conceptions respectives, plus ou moins
explicites, que s’en donnent les sciences de la matière, les
sciences de la vie et les sciences de l’homme.
• Christiane Vilain
Quelques figures du temps à l’aube de la physique moderne
(14eme-17eme siècle)
Les premières représentations spatiales du temps, par une
simple ligne continue sur une feuille de papier, supposent (ou
impliquent) une existence du temps indépendante des
phénomènes qui s’y déroulent, et sa
réversibilité.
On en rencontre en fait très peu : une chez Galilée et
une chez Newton ; mais il est bien connu que l’on trouve de telles
représentations du temps dès le 14eme siècle, en
particulier chez Nicole Oresme, avec ceci d’intéressant que le
commentaire qui l’accompagne explicite assez bien le problème
que pose cette représentation.
C’est donc ce qui va nous intéresser ici, à travers
l’analyse de ce texte d’Oresme.
Le discours ancien à propos du temps (Aristote, Saint Augustin,
Plotin) disparaît totalement à cette époque pour ne
revenir que dans des débats de la fin du 17eme siècle
entre Newton, Clarke et Leibniz, débats qui concernent
plutôt l’espace que le temps, ou les deux à la fois, et
donc un temps déjà implicitement spatialisé. La
réversibilité s’impose donc d’abord par les
représentations du temps lui-même, avant de s’imposer dans
la mécanique : pendules, chocs et balances ; puis dans
l’étude des phénomènes en général.
••• MARDI
• Michel Paty (Directeur de recherche
émérite au CNRS) «
L'irréversibilité des phénomènes et le
cours unidirectionnel du temps ».
• Jacques le Bourlot (professeur
de Physique à Paris7)
Réversibilité dans les systèmes dynamiques
(récurrence de Poincaré..; ergodicité..;)
• Philippe Journeau
Approche causale du temps
• Etienne KLEIN (DSM/LARSIM;
Etienne.klein@cea.fr)
Que convient-il d’appeler la « flèche
du temps » ?
Lorsque nous parlons du temps, nous utilisons indifféremment les
expressions cours du temps et flèche du temps. Est-ce à
dire que ces deux concepts se confondent ? Il nous semble que non : le
cours du temps demeure quelque chose de « primitif », qui a
à voir avec la causalité, c’est-à-dire avec
l’impossibilité de voyages dans le temps ; la flèche du
temps renvoie, quant à elle, à la possibilité
qu’ont (ou n’ont pas) les systèmes physiques de devenir,
c’est-à-dire de connaître au cours du temps des
transformations qui les empêcheront à tout jamais de
revenir à leur état initial. Elle est une
propriété, non du temps lui-même, mais de certains
phénomènes physiques.
L’examen des théories physiques usuelles montrent en tout cas
que l’irréversibilité du temps y est distinguée de
l’irréversibilité des phénomènes : le cours
du temps et la flèche du temps sont traités de
façon distincte. En leur sein, le temps n’est pas la même
chose que le devenir. Le temps peut même être
considéré, dans une certaine mesure, comme ce qui
échappe au devenir, et l’irréversibilité du temps
n’est jamais palliée par la réversibilité des
phénomènes.
Parce qu’elles apparaissent hétérogènes, nous
proposerons donc de distinguer deux idées du changement : le
changement irréversible de l’instant présent, que traduit
le cours du temps ; et le changement parfois irréversible de ce
qui est présent dans le présent, que traduit la
flèche du temps.
• Vincent Bontems
(Postdoctorant au LARSIM du CEA)
Temps et irréversibilité dans l'histoire des sciences :
la question du progrès.
Si la confusion entre l'irréversibilité du temps et
l'irréversibilité des processus temporels obscurcit
souvent les réflexions sur la nature du temps physique, la
confusion du temps chronologique, homogène et
orienté, qui sépare les événements, avec le
temps phénoménologique, vécu par les agents
et structuré d'après l'auto-position d'un
référentiel du « présent » avec une
perspective sur le passé et le futur, est tout aussi
préjudiciable dans les sciences historiques. En confondant
l'ordre de succession des événements avec le passage du
temps, certains historiens et philosophes rendent impensable
l'articulation entre référentiels historiques et
temps chronologique : le fait, par exemple, que les hommes du
passé aient eux aussi vécu au présent, ou bien que
le passé et le futur n'aient pas toujours eu la même
signification par rapport au présent au cours de
l'histoire. Dans ce cadre d'analyse, on interrogera la notion de
« progrès » en histoire des sciences : en quel(s)
sens la découverte scientifique ou l'invention technique
constituent-ils des progrès « irréversibles
» ?
••• MERCREDI
• Marc Lachièze-Rey
Causalité(s) et temporalité(s) relativistes
• Eric Huguet (APC -
Astroparticule et Cosmologie (UMR 7164) Espace-temps et théorie
quantique du champ
••• JEUDI
• Andrei Rodin
Pour les mathématiques irréversibles
Pourquoi la majorité des modèles physiques fondamentaux
sont réversibles (en rapport du temps physique) même si
l'expérience naïve (de verres brisées, par exemple)
apparemment montre l'existence des processus physiques
irréversibles et l'intuition commune du temps suggèrent
qu'il "coule" toujours dans le même sens? Je pense qu'au moins
une partie de la réponse est la suivante: la
réversibilité des modèles physiques a son origine
dans l'épistémologie traditionnelle plutôt que dans
l'expérience, dans l'intuition ou dans les idées
métaphysiques particulières. Je vais montrer que cette
épistémologie est également au fond des
mathématiques habituelles, c'est que peut expliquer pourquoi ces
mathématiques ne permettent pas de construire facilement des
modèles irréversibles dans la physique.
Je vais proposer une manière de surmonter ces limitations
épistémologiques en utilisant les "mathématiques
irréversibles" fondées sur la théories des
catégories. J'espère que ça peut aider pour mieux
modéliser les processus irréversibles physiques (s'il y a
un).
• Lydie Koch Temps
et musique
"en musique, temps sensoriel, temps affectif, et temps mental
ont
ensemble, et
chacun sa part, un rôle à jouer, ils s'affrontent,
s'opposent, se coordonnent, se superposent, s'identifient tour à
tour."
(in Temps et musique, Eric Emery, L'Age d'Homme, Lausanne,
1998)
• Gilles
Cohen-Tannoudji
Le principe de symétrie de Pierre Curie et la flèche
causale du temps.
• Alexei Grinbaum
Temps, ignorance et irréversibilité logique
• Joseph Kouneiher
Conjecture de Poincaré
(maintenant théorème) et Irréversibilité